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Une centaine de médecins lancent un appel d’urgence au gouvernement au travers d’une pétition. Ils demandent le déblocage de fonds publics afin d’améliorer la prise en charge diagnostique et thérapeutique de la maladie de Lyme, transmise par les tiques.
Développer de nouveaux tests de dépistage plus fiables, prendre en compte la détresse morale majeure de ces patients, prendre en charge à 100% les soins des malades, financer la recherche sur la maladie de Lyme. Une centaine de médecins exposent ainsi leurs requêtes au gouvernement dans une pétition. Ils demandent l’investissement de fonds publics pour combattre une maladie selon eux sous diagnostiquée et mal soignée en France.
Selon l’un des initiateurs de cet appel, le Pr Christian Perronne (chef de service en infectiologie à l’hôpital universitaire Raymond-Poincaré de Garches), « les patients atteints de maladies vectorielles à tiques sont renvoyés de service en service, traités pour des pathologies qui ne sont pas les leurs : fibromyalgie, sclérose en plaques, démence… »
Contourner les recommandations pour traiter les patients
« Je ne vois que ça, des faux diagnostics ! Et, pendant ce temps, leurs symptômes s’aggravent. Ce sont des histoires terribles. Certains finissent par se suicider. J’ai sorti des gens de l’asile ou de leur brancard avec un traitement prolongé d’antibiotiques. Ils en étaient arrivés là parce qu’on avait nié leur pathologie. C’est un scandale sanitaire », dénonce le Pr Peronne dans un entretien à L’Obs.
Détectée trop tardivement, la maladie de Lyme – pour laquelle il n’existe aucun vaccin – peut avoir des conséquences neurologiques graves et invalidantes. Les médecins demandent également, dans leur pétition la prise en compte des données scientifiques afin d’aboutir à un nouveau consensus thérapeutique adapté. L’errance thérapeutique des malades est pour eux inacceptable.
Les signataires de la pétition publiée dans L’Obs demandent par ailleurs « l’arrêt des poursuites contre les médecins qui ne suivent pas les recommandations officielles. »
Une ancienne gérante d’un laboratoire d’analyse biologique, ainsi qu’un pharmacien, comparaîtront le 7 octobre devant la cour d’appel de Colmar pour avoir mis en œuvre des méthodes alternatives de diagnostic et de traitement de la maladie. Condamnés en première instance à de la prison avec sursis, ils sont considérés comme des « lanceurs d’alerte » par les membres de l’association Lyme sans frontières.
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Des tests de la maladie de Lyme peu fiables
« Il y a urgence », réaffirment les médecins malgré l’annonce du ministère de la Santé fin juin qui promettait le lancement en septembre un plan d’action national contre la maladie de Lyme.
« Des plaquettes officielles du gouvernement prétendent que le test actuel dépiste 100% des maladies de Lyme dans leur forme articulaire. C’est faux », affirment les pétitionnaires, qui demandent « des financements publics pour améliorer les tests de diagnostic, actuellement non fiables. »
Quelque 250 patients s’apprêtent à déposer plainte contre des laboratoires pharmaceutiques auxquels ils reprochent de commercialiser des tests qui n’ont pas permis de les diagnostiquer.
27.000 nouveaux cas sont officiellement déclarés chaque année en France, mais selon l’association de malades en colère Lyme sans frontières, ce chiffre serait en réalité beaucoup plus important, de l’ordre de « dix fois plus ».
Source : www.allodocteurs.fr